Paris en Avril

Tout est si pur ce matin

Avril a délavé les coeurs.

Immobiles, les nuages s'effilochent

En lamelles de rasoir

Dans le ciel méthylène.

La Seine charrie nos songes nocturnes.

Y tremblent nos images fragiles,

Les immeubles en dentelles.

Un pâle soleil décompose le cristal des cris.

Sur un terrain vague un homme rêve

Près d'un feu miraculeux.

Le monde s'envole

Dans l'haleine vaporeuse des souffles.

Léger, je descends aux enfers.

Dans mon regard les glaciers inaccessibles

Des tours Notre-Dame.

1987




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